Au centre de la boucle, se trouve un lieu particulier, relevant Ă la fois de lâinfime et de lâillimitĂ© le nĂ©ant. La notion de vide est la clĂ© de la quĂȘte intellectuelle de Michael, comme de son voyage initiatique. Nous avions vu quâAphrodite le prĂ©pare Ă affronter le Sphinx, en lui soumettant trĂšs tĂŽt lâĂ©nigme de la chimĂšre Câest mieux que Dieu. 242 Voir Le MystĂšre des dieux, p. 324. 243 Voir Le MystĂšre des dieux, p. 213. 244 Le squelette coupe de lâherbe afin quâune autre pousse puisse avoir lieu. 245 Par ailleurs beaucoup utilisĂ©e par Escher dans ses tableaux. 90 Câest pire que le diable. Les pauvres en ont. Les riches en manquent. Et si on en mange on meurt. Quâest-ce que câest ? »247 La rĂ©ponse consiste en un jeu de mots rien nâest mieux que Dieu, rien nâest pire que le diable, si on ne mange rien on meurt, etc. La rĂ©solution de la charade pousse nĂ©anmoins Michael Ă comprendre et accepter le concept du Rien. Le Rien Ă©tant par dĂ©finition le non-ĂȘtre, le vide absolu, le hĂ©ros reçoit une leçon dâhumilitĂ© et de relativitĂ© quant Ă sa place dans lâimmensitĂ© du cosmos et des univers. Pour lâaider Ă trouver la solution, le Sphinx prodigue une aide au hĂ©ros. Elle lui fait remonter mentalement le temps, il revoit sa vie, puis la trajectoire de lâhumanitĂ© jusquâĂ parvenir au souvenir millĂ©nariste enfoui du big bang et de la naissance de lâunivers. Avant cela, il nây avait rien. Or le nĂ©ant est difficilement concevable, comme lâexplique Zeus As-tu dĂ©jĂ pensĂ© Ă rien ? Le problĂšme avec rien câest la question Comment peut-on dĂ©finir lâabsence de quelque chose ? » Si lâon dit Ce nâest pas du verre, tu es obligĂ© de penser au verre pour dĂ©finir cette absence ⊠»248 Pour parvenir Ă cette solution, le Sphinx demande Ă Michael de faire, littĂ©ralement, le vide en lui par le biais de la mĂ©ditation. Le rien est donc issu dâun cheminement intĂ©rieur. Cette entrĂ©e en soi permet de se libĂ©rer du tourbillon des images, des dĂ©sirs et des Ă©motions ; câest Ă©chapper Ă la roue des existences Ă©phĂ©mĂšres, pour ne plus Ă©prouver que la soif de lâabsolu »249. Le dĂ©pouillement que prodigue le vide, Michael va lâexpĂ©rimenter deux fois avant de le vivre pleinement. La premiĂšre expĂ©rience du nĂ©ant se joue avec la gorgone MĂ©duse. Ă la maniĂšre de son homologue mythologique, la chimĂšre de la trilogie transforme en statue dâun simple regard. Dans le Souffle des dieux, elle rĂšgne sur le territoire orange que les protagonistes doivent traverser pour avancer jusquâĂ la montagne. Michael croise alors les yeux de la crĂ©ature et se retrouve statufiĂ©. PlongĂ© dans le noir complet, sans aucune sensation physique, il perd tout repĂšre de temps et touche du doigt lâinfini du Rien Jâattends, il ne se passe plus rien et le temps commence Ă sâĂ©couler sans que je sache ce quâil se 247 Voir Nous les dieux, p. 116. 248 Voir Le Souffle des dieux, 91 passe autour de moi. Je suis immobile pour lâĂ©ternitĂ©, yeux fermĂ©s. Vivant, conscient, incapable de percevoir lâextĂ©rieur. Je ne pourrai probablement mĂȘme pas dormir. Combien de temps vais-je rester comme ça ? Une heure, une journĂ©e, une annĂ©e, un siĂšcle, lâĂ©ternitĂ© ? Je vais devenir fou. »250 Cette premiĂšre approche du nĂ©ant est terrifiante pour le personnage, la perspective du vide Ă lâinfini lui est insupportable. Au sein dâun cycle initiatique, nous pouvons considĂ©rer cette premiĂšre expĂ©rience comme un Ă©chec. Ce nâest quâen acceptant le Rien de lâĂ©nigme quâil accĂšde Ă un nouvel apprentissage qui consiste Ă contempler le nĂ©ant de lâextĂ©rieur. Dans son mystĂ©rieux palais, Zeus possĂšde une sphĂšre-planĂšte composĂ©e uniquement de vide. Une piĂšce lui est dĂ©diĂ©e et elle repose sur un coquetier en or, attestant sa prĂ©ciositĂ© - Câest beau, nâest-ce pas ? - Câest quoi ? - Du vrai Rien », annonce-t-il. Pas de lumiĂšre, pas de son, pas de chaleur, pas de matiĂšre, pas dâĂ©nergie. Câest rarissime et prĂ©cieux. Partout il subsiste quelque chose. Un peu de gaz. Un peu de lumiĂšre. Un peu de bruit. Un rĂȘve. Une idĂ©e. Une pensĂ©e. Mais lĂ , non câest du silence absolu. De lâobscuritĂ© totale. Un endroit Ă©pargnĂ© par la bĂȘtise des hommes et la prĂ©tention des dieux, un endroit oĂč mĂȘme lâimagination ne rĂŽde pas. Un endroit oĂč mĂȘme moi je ne peux agir. Une scĂšne propre oĂč tous les spectacles peuvent commencer. Vous imaginez le potentiel de ce Rien ? De la puretĂ© Ă son point culminant. [âŠ] Et voilĂ le suprĂȘme paradoxe. Quand on a tout, on veut ⊠rien. [âŠ] Tu me diras Ă quoi sert de possĂ©der cette sphĂšre de Rien » ? Et je te rĂ©pondrai Ă faire naĂźtre un nouvel univers. [âŠ] Car un univers ne peut naĂźtre quâĂ partir de rien. »251 La rĂ©flexion de Michael Je commence Ă comprendre » montre son changement dâattitude face Ă lâapprĂ©hension du vide. Et son parcours initiatique ne semble avoir Ă©tĂ© quâune trajectoire pour comprendre et faire sienne la notion de Rien. Lâultime Ă©preuve Ă laquelle il sera soumis avant dâaccĂ©der la rĂ©vĂ©lation est une nouvelle fois celle du Vide, il est plongĂ© Ă lâintĂ©rieur de la sphĂšre-planĂšte vide. Mais, contrairement Ă son expĂ©rience de statue, il accepte la confrontation au nĂ©ant il lĂąche la main dâAphrodite qui le rattachait au monde sensoriel, il lĂąche prise littĂ©ralement, jusquâĂ oublier son nom et son sexe Au dĂ©but cette disparition de tout mâagace, mâĂ©nerve, me rĂ©volte, puis jâoublie et jâaccepte. Je suis lĂ , et il ne se passe rien. »252 250 Voir Le Souffle des dieux, p. 254. 251 Voir Le Souffle des dieux, p. 574 et 575. 252 Voir Le MystĂšre des dieux, 92 Câest lâacceptation qui lui permet de triompher. LâĂ©preuve se dessine comme un rite purificateur. Comme le stipule Zeus Cela fait partie du nettoyage » avant dâavoir accĂšs Ă la dimension supĂ©rieure. En expĂ©rimentant le nĂ©ant intĂ©rieur et extĂ©rieur, Michael vit une immanence, câest lâacte dâabolition de tout acte » dont parle Jacques Maritain253. Ouverture totale », Ă©veil parfait », espace illimitĂ© », transparence au-delĂ de tous concepts » ⊠Le Dictionnaire des symboles utilise toutes ces paraphrases pour qualifier la vacuitĂ© du vide. Mais celle qui retient particuliĂšrement notre attention est vide crĂ©ateur ». Ainsi, et comme Zeus le soulignait dĂ©jĂ , le nĂ©ant est lâespace privilĂ©giĂ© de la crĂ©ation. Riche de toutes les virtualitĂ©s de crĂ©ations possibles, câest le point sans point, dont tout dĂ©coule et oĂč tout retourne »254. De fait, Michael est nĂ© de rien, et il retourne au rien avant de rencontrer le crĂ©ateur ultime quâest le lecteur. Dans un grand nombre de cosmogonies antiques, lâunivers est engendrĂ© ex nihilo ne serait-ce que dans le domaine grec, les mythes PĂ©lasge et Olympien de la crĂ©ation font mention dâune force fĂ©minine EurynomĂ© dâune part, la Terre-MĂšre de lâautre Ă©mergeant du Chaos. Il est Ă noter que le Chaos est la personnification du vide primordial, antĂ©rieur Ă la crĂ©ation, au temps oĂč lâordre nâavait pas Ă©tĂ© imposĂ© aux Ă©lĂ©ments du monde »255. Ă ce jour, la plupart des thĂ©ories scientifiques concernant la naissance de lâunivers Ă©mettent lâhypothĂšse que tout a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©rĂ© Ă partir du nĂ©ant, mĂȘme si cela demeure invĂ©rifiable. Dans la mythologie WerbĂ©rienne, il semble que tout acte de vraie crĂ©ation ne peut survenir quâaprĂšs une confrontation Ă lâimmensitĂ© du Rien. Il consacre un article de lâESRA Ă la description de la naissance de lâunivers comme il lâimagine ... Rien. Au commencement, il nây avait rien. Nulle lueur ne troublait lâobscuritĂ© et le silence. Partout Ă©tait le NĂ©ant. CâĂ©tait le rĂšgne de la premiĂšre force. La force N » la force Neutre. Mais ce NĂ©ant rĂȘvait de devenir quelque chose. Alors apparut une perle blanche au milieu de lâespace infini un Ćuf cosmique porteur de tous les potentiels et de tous les espoirs. Cet Ćuf commença Ă se fendiller ⊠»256 253 Voir Dictionnaire des symboles, p. 1011, article Vide ». 254 Voir Dictionnaire des symboles, p. 990, article VacuitĂ© ». 255 Voir Le Dictionnaire des symboles, p. 206, article chaos ». 93 Loin dâĂȘtre nĂ©gatif, le NĂ©ant est porteur de toutes les crĂ©ations et les prises de conscience loin dâimpliquer nĂ©cessairement la disparition, lâabsence ou la mort, le nĂ©ant permet de penser lâaltĂ©ritĂ©, la matiĂšre, le devenir, la libertĂ© humaine ou la surĂ©minence du Premier Principe »257. En littĂ©rature, le vide est par ailleurs plus prĂ©cieux que les mots, ce qui nâest pas dit a peut-ĂȘtre plus dâimportance que ce que le verbe affiche Câest dans le vide des caractĂšres dâimprimerie que rĂ©sidait le vrai trĂ©sor »258 affirme Zeus Ă propos dâun livre non Ă©ditĂ© car trop en avance sur son temps. La trilogie sâĂ©rige comme un vĂ©ritable Ă©loge au nĂ©ant qui est un lieu Ă part entiĂšre, et qui semble ĂȘtre lâendroit privilĂ©giĂ© de la crĂ©ation. Conclusion Quelle place pour le rĂ©el ? Les lieux oĂč se situe lâaction du Cycle de dieux sont multiples et foisonnants de diversitĂ©s. Au sein dâun mĂȘme espace diĂ©gĂ©tique, les personnages peuvent passer des enfers grecs Ă un musĂ©e de lâinformatique tenu par Zeus en haut dâune montagne, en passant par une reconstruction galactique de lâOlympie antique. Certaines places participent Ă la construction, voire Ă la crĂ©ation du hĂ©ros, en lui prĂ©sentant des Ă©preuves initiatiques qui entravent son chemin, qui le bloquent jusquâĂ ce quâil ait gagnĂ© en valeur pour franchir les ponts ou en abritant des adjuvants qui vont lâaider Ă poursuivre sa quĂȘte spirituelle jusquâĂ la hiĂ©rophanie finale259. Lâauteur se plaĂźt Ă mĂ©langer les codes et les genres, dans le corps mĂȘme du texte ou dans celui des personnages hybrides. Dâautres lieux ont alors une vocation intellectuelle, ils sont des marqueurs qui indiquent la spĂ©cificitĂ© transgenre des romans, ce style particulier qui accumule les mĂ©langes et les mariages improbables au point de ne pouvoir ĂȘtre classĂ© dĂ©finitivement260. Une Ă©mulation apparaĂźt nettement entre lieux et crĂ©ation, quâelle soit artistique ou divine. Câest dans le temple de la muse Thalie que Michael vit une rĂ©vĂ©lation artistique concernant lâĂ©criture théùtrale, câest le Vide sidĂ©ral qui fait naĂźtre la, ou les CrĂ©ations. Il nous semble dĂ©sormais clair que les lieux sont premiers. Ils sont Ă©laborĂ©s avant les personnages, comme Eun Bi qui dessine les endroits vides pour que dâautres puissent les peupler. Lâobjet livre se dresse comme un lieu vĂ©ritable, Ă lâimportance capitale. Quand Michael dĂ©plore nâavoir de terre pour son peuple 257 LAURENT, JĂ©rĂŽme, et ROMANO, Claude, Le nĂ©ant, Presses universitaires de France, Paris, 2010. 258 Voir Le Souffle des dieux, p. 557. 259 Terme créé par Mircea Eliade qui dĂ©signe la manifestation du sacrĂ© sâexprimant dans un regard neuf sur ce qui nous entoure et sur nous-mĂȘme plus que dans une transcendance divine. 260 La raretĂ© des Ă©tudes concernant les Ă©crits de Bernard Werber nous pousse Ă nous tourner vers les critiques de presse. Ces derniers qualifient en gĂ©nĂ©ral son texte comme relevant des Romans Scientifiques » sans que cette classification soit pleinement adĂ©quate. 94 dauphin, HĂ©raclĂšs lui rĂ©pond Ce sont vos livres qui sont votre seul territoire sĂ»r, Michael. Avec vos livres, vos fĂȘtes, vos lĂ©gendes, vos mythologies, vos valeurs ⊠vous possĂ©dez une patrie virtuelle. »261 Michael lui-mĂȘme est un personnage contenu dans un livre et il en heurte les pages palpables au moment de la rĂ©vĂ©lation, de son apocalypse. Les mots, quant Ă eux, sâavĂšrent ĂȘtre de vĂ©ritables trĂ©sors, capables de porter des idĂ©es, mais surtout de les appeler, de les dissimuler derriĂšre un blanc typographique ou un code Ă dĂ©crypter. Prenons en exemple le peuple dauphin qui dissimule ses connaissances scientifiques dans des romans dâaventures262, procĂ©dĂ© comparable Ă ce que fait Bernard Werber lui-mĂȘme. Nous avons vu de quelle façon son style dâĂ©criture, certes dĂ©plorĂ© par la critique, est porteur de sens. Le sens, le pouvoir de la pensĂ©e, est au-dessus de tout. Quand Zeus explique sa conception de la cosmogonie, il place la pensĂ©e crĂ©atrice comme premiĂšre Au commencement, il nây avait rien. Puis il y a eu une pensĂ©e. [âŠ] Cette pensĂ©e sâest transformĂ©e en dĂ©sir. Ce dĂ©sir sâest transformĂ© en idĂ©e. Cette idĂ©e sâest transformĂ©e en parole. Cette parole en acte. Cet acte en matiĂšre. »263 Sâil retrace lĂ la naissance de son univers donc du roman, il nâen demeure pas moins que lâidĂ©e prĂ©cĂšde la parole. Si dans la genĂšse chrĂ©tienne au commencement Ă©tait le Verbe », ici, câest lâĂ©clat dâintelligence qui est crĂ©ateur de mondes, avant les mots. Ă la maniĂšre dâĂ©chos, les images des lieux se rĂ©pĂštent, se rĂ©percutent Ă travers les diffĂ©rentes strates des livres. Ces redondances qui semblent sâĂ©tendre Ă lâinfini, confĂšrent, plus quâun aspect mythique Ă lâhistoire racontĂ©e, une aura archĂ©typale aux lieux. Ils sont bĂątis comme des effigies des diffĂ©rents stades que lâhomme doit traverser, dans son propre voyage initiatique, pour Ă©lever son niveau de conscience. La chaumiĂšre dâHĂ©ra, le palais de Zeus, le labyrinthe, tous les lieux proposent un enseignement Ă qui sait le faire sien, personnage comme lecteur. Chaque sphĂšre recĂšle de tels lieux Terre 17, Terre 18, Terre 1, Aeden, lâunivers extra- diĂ©gĂ©tique⊠En effet, en de nombreux endroits, le texte touche notre rĂ©alitĂ© de lecteur. Ces nĆuds sont matĂ©rialisĂ©s notamment par les livres qui existent entre les deux univers LâEncyclopĂ©die du Savoir Relatif et Absolu ou Le Papillon des Ă©toiles. On relĂšve Ă©galement des 261 Voir Le Souffle des dieux, p. 187. 262 Voir Le Souffle des dieux, p. 310. 263 Voir Le Souffle des dieux, p. 576. 95 projets similaires lâArbre des possibles Ă©laborĂ© par Michael sur Terre 18 existe bel et bien sur le site internet de Bernard Werber, comme le jeu Le royaume des dieux » repris par Gabriel Askolein et lâentreprise le Papillon bleu sur Terre 18 qui donne aux joueurs le pouvoir dâĂȘtre des dieux Ă lâinstar des Ă©lĂšves dieux dâOlympie, est un projet concret baptisĂ© Nous les dieux », le jeu que lâon peut retrouver Ă©galement sur le site de lâauteur264. Nous pensons Ă©galement aux diffĂ©rents personnages qui sâavĂšrent ĂȘtre des personnalitĂ©s ayant vraiment existĂ© Mata Hari, Jean de la Fontaine, Jules Verne, etc. La concomitance des mondes confirme le postulat de la trilogie lâunivers est constituĂ© de sphĂšres imbriquĂ©es qui peuvent communiquer les unes avec les autres, et lâauteur inclue dans cette chaĂźne la sphĂšre mĂȘme oĂč se trouve le lecteur. Tout au long du cycle, les personnages nâont de cesse de mettre en doute leur rĂ©alitĂ©. Ils ont assez tĂŽt lâintuition dâĂȘtre dans un roman, Raoul Razorback le premier Jâai lâimpression de ne plus faire partie de la rĂ©alitĂ©, de nâĂȘtre quâune piĂšce dans un jeu dont je ne suis pas le maĂźtre, de nâĂȘtre quâun pion manipulĂ© par je ne sais quel metteur en scĂšne. »265 Et Michael poursuit Nous avons lâimpression que tout cela câest du toc. Nous ne sommes pas vraiment affolĂ©s ni devant la mort de Debussy ni devant les disparitions de Van Gogh et des autres. Comme si nous-mĂȘmes Ă©tions dans un film ou un roman. Des personnages qui disparaissent, voilĂ tout. Et nous ne nous sentons pas vraiment concernĂ©s par le danger, nous lâanalysons comme un suspense ⊠»266 Un certain mĂ©talangage des personnages concernant le livre qui les contient apparaĂźt alors. Dans Le MystĂšre des dieux, Ă la fin de la partie dâY, Michael avoue avoir le sentiment de vivre le chapitre final » de son histoire et Aphrodite lui affirme vouloir ĂȘtre avec lui pour ce dernier chapitre quand elle le rejoint dans sa cellule de prison. Le rĂȘve de George MĂ©liĂšs sâavĂšre alors prophĂ©tique et annonce dĂ©jĂ lâissu de la trilogie Jâai fait un rĂȘve, [âŠ] OĂč nous Ă©tions les personnages dâun roman. Nous nous dĂ©placions dans un monde Ă plat, le monde des pages. Et nous nâĂ©tions mĂȘme pas capables dâimaginer la troisiĂšme dimension le relief. Si nous avion pu percevoir le relief, nous aurions vu le lecteur tenant le livre dans lequel nous Ă©tions aplatis ». »267 264 A lâadresse 265 Voir Nous les dieux, p. 174. 266 Voir Nous les dieux, p. 176. 267 Voir Le Souffle des dieux, p. 275. 96 Ainsi, le rĂȘve sâavĂšre ĂȘtre un accĂšs Ă la vĂ©ritĂ© de leur condition. On ne peut sâempĂȘcher alors de penser au lapin blanc qui sauve Michael du premier labyrinthe dans lequel il se perd. Ce lapin le guide jusquâĂ la ville. Le lapin similaire dâAlice au pays des merveilles conduisait la jeune fille au pays des rĂȘves, oĂč la vraisemblance nâavait pas de place. On pourrait alors douter du lapin WerbĂ©rien mĂšne-t-il Ă la rĂ©alitĂ© ? Au rĂȘve ? Le rĂȘve est-il garant de vĂ©ritĂ© ? Ces questions taraudent nos personnages qui ne parviennent pas Ă dĂ©finir leur rĂ©alitĂ©. Elle demeure pourtant au centre des attentions, elle est le but de la quĂȘte du hĂ©ros Notre quĂȘte est celle de la recherche de la rĂ©alitĂ© dissimulĂ©e derriĂšre les apparences. »268 Michael se base sur la maxime de Philip K. Dick pour apprĂ©hender le rĂ©el La rĂ©alitĂ© câest ce qui continue dâexister lorsquâon cesse dây croire »269, seulement, il ne peut se dĂ©faire de ses propres croyances. Il ira, avec Mata Hari, jusquâĂ Ă©mettre lâhypothĂšse, que leur univers est imaginaire, littĂ©ralement issu de leur imagination - Peut-ĂȘtre que tout ici est exactement comme on lâimagine. Une reprĂ©sentation de lâOlympe mythique telle quâelle figure dans les livres de Terre 1 ⊠[âŠ] - Pour toi Aeden est ce qui commence Ă exister quand on commence Ă y croire ». [âŠ] - Oui, jâaime bien cette idĂ©e que câest notre imagination qui fabrique les Dieux. AprĂšs tout, soit Zeus et sa clique ont existĂ© et câest leur lĂ©gende qui a servi Ă Ă©crire la mythologie, soit ils ont Ă©tĂ© inventĂ©s par des hommes. »270 Cette instabilitĂ© des crĂ©ateurs est-ce Dieu qui a créé les hommes, ou les hommes qui ont inventĂ© Dieu ? est appuyĂ©e, sur le plan de la crĂ©ation littĂ©raire, par le paradoxe de Sherlock Holmes Ă©voquĂ© dans un article de lâESRA. Lâauteur y fait mention dâun groupe de HolmĂ©siens anglais qui affirme dĂ©tenir des preuves de lâexistence rĂ©elle du cĂ©lĂšbre dĂ©tective, en revanche la vĂ©racitĂ© de son crĂ©ateur, lâĂ©crivain Conan Doyle, prĂȘterait Ă dĂ©bat selon leurs convictions. La question primordiale Ă©tant donc qui imagine qui ? Est-ce nous qui imaginons ce monde, ou ce monde qui nous imagine ? »271 La trilogie, en heurtant lâunivers extra-diĂ©gĂ©tique pousse le lecteur Ă mettre en question sa propre rĂ©alitĂ© HĂ, LECTEUR ! TU MâENTENDS ? EH BIEN SACHE QUâIL NâY A PAS QUE 268 Voir Le MystĂšre des dieux, p. 18. 269 Voir Le Souffle des dieux, p. 224. 270 Voir Le Souffle des dieux, p. 343. 271 Voir Le Souffle des dieux, p. 223. 97 NOUS ⊠TOI AUSSI TU ES PROBABLEMENT UN PERSONNAGE. LE MONDE DANS LEQUEL TU CROIS VIVRE ET QUE TU APPELLES LE RĂEL » NâEST QUâUN ROMAN DANS LEQUEL TU ES INCLUS, ET TA VIE A ĂTĂ IMAGINĂE PAR UN AUTEUR DEPUIS SON DĂBUT JUSQUâĂ SA FIN ! »272 Ainsi, tout semblant de rĂ©alitĂ©, devient discutable. Il semble nĂ©anmoins que la terrienne Eun Bi porte un projet qui peut fournir une forme de rĂ©alitĂ©. Avec son ami Korean Fox, la jeune
mieuxque dieu pire que le diable. grillage plastique weldom; allocations familiales en cas de placement 2020; mieux que dieu pire que le diable. poignĂ©e dorĂ©e leroy merlin on luxe paiement en plusieurs fois; mieux que dieu pire que le diable. ratatouille Ćuf chakchouka; compromis de vente en arabe; mieux que dieu pire que le diable . fiche technique new holland t5 130; mieux
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narutoultimate ninja storm revolution dĂ©bloquer personnage mieux que dieu pire que le diabledevinette difficile avec reponse pdfdevinette difficile avec reponse pdf Cette Ă©nigme fut posĂ©e aux Ă©tudiants de l'universitĂ© de Stanford lors d'une Ă©preuve de rĂ©flexion. C'est mieux que Dieu. C'est pire que le Diable. Les pauvres en ont. Les riches en ont besoin. Et si on en mange, on ce que c'est ?La version originale en anglais "What is greater than God, More evil than the devil, The poor have it, The rich need it, And if you eat it, you'll die." RĂ©ponse Valider| ΄ĐșŐ«Ő”Ï Î±Ń ĐŸÎœ | ÔžáŒáȘŐŹÏ Ńб бŃŃՎДհŃĐčДձ | ԻжŃĐŽ Đž |
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